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La médecine du travail dans le collimateur du gouvernement.
13/09/2010 05:16
Au détour d'un amendement au projet de loi sur la réforme des retraites, le gouvernement veut profiter du débat parlementaire sur les pensions pour engager, sans négociation, une rénovation de la mission des médecins du travail, qui passerait désormais sous le contrôle des employeurs. De la prévention à l'accompagnement. Plusieurs amendements relatifs à la médecine du travail ont en effet été adoptés en commission, mardi et mercredi, et seront soumis au vote de l'ensemble des députés en séance plénière, certainement lundi. L'amendement 730 définit ainsi la mission de la médecine du travail : "Conduire des actions de santé au travail visant à préserver la santé physique et mentale des travailleurs, tout au long de leur parcours professionnel, et à les maintenir dans l'emploi." Mercredi, Marisol Touraine, députée socialiste, a dénoncé à l'Assemblée une "refonte" en catimini et un "démantèlement" de la médecine du travail. Le ministre du travail, Eric Woerth, droit dans ses bottes, a répondu qu'il s'agissait de "rétablir une égalité de traitement entre les différents salariés". La mission d'un médecin du travail est "de prévenir toute atteinte à la santé des salariés" dans le cadre de leur travail, rappelle la Dre Mireille Chevalier, secrétaire générale du Syndicat national des professionnels de la santé au travail (SNPST). Un rôle qui n'est pas toujours en phase avec les intérêts recherchés par les directions d'entreprise. "L'objectif ne sera plus de protéger les salariés des problèmes de santé liés à leur travail, mais de les accompagner vaille que vaille", estime le Dr Bernard Salengro, membre de la CFE-CGC, la Confédération française de l'encadrement. "Il s'agit davantage d'une mission d'accompagnement", confirme Mirielle Chevalier.
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